Quand les magazines tentent de nous déguiser

L’autre jour, en rangeant quelques papiers, je suis tombée sur de vieux magazines datant de plus de 20 ans. Je les ai feuilletés et j’ai été saisi par la beauté et la cohérence des pages modes (bon, même si les prix en francs m’ont filé un bon coup de vieux). C’était classe, les prix des vêtements les plus onéreux tournaient autour de 150€, donc abordables pour un salarié lambda, bref ça faisait rêver et c’était du rêve accessible & portable au quotidien…

Lorsque j’étais étudiante, j’achetais beaucoup de magazines, je pouvais passer des heures à éplucher les images. J’en achète presque toujours autant mais en y réfléchissant bien, ça fait des mois que je ne me suis plus arrêtée sur les dossiers mode, je passe les pages à une vitesse fulgurante, c’est à peine si je ne les zappe pas… Pourquoi? Parce que j’ai l’impression qu’on se fout de ma gueule.
D’abord, on ne me présente rien à un prix décent, parfois même les chaussettes valent un bras et demi (oui je suis marseillaise, mais je ne pense pas abuser en le disant haut et fort).
Ensuite, c’est moche. Je n’ai pas honte de le dire, même quand les vêtements sont de bonne qualité, de belle fabrication, issus de marques reconnues, l’assemblage est hideux, la mannequin fait la gueule/ est maquillée à la truelle, le décors (quel décors, économie oblige, j’imagine le fond vert photoshoppé)…
Et puis, c’est tout bonnement importable tel quel dans la vraie vie (sauf pour le Carnaval et encore)… Pourtant, je suis madame excentricité mais il faut reconnaître les limites de la mode, le but est d’être mis en valeur par le vêtement, pas déguisé.

Enfin, il y a un souci de placement produit qui est indécent. On a la sensation que les rédacteurs veulent présenter tellement de choses en si peu de pages que l’on superpose tout à n’importe quoi, sans cohérence, en nous faisant croire que si cela ne nous plait pas, c’est que nous ne sommes que des mécréants, incapables de comprendre cet art subtile de concordance entre les choses (un peu comme dans l’art contemporain, si tu dis que tu n’aime pas, c’est forcément que tu n’es qu’un con inculte qui n’y comprend rien)…

J’ai décidé de vous pondre cet article après avoir vu cette série d’images, si représentative de la merde que les rédacteurs nous pondent actuellement.

 

 

 

Trop c’est trop! Ça m’a fait péter un câble! Ça combine tout : fringues parfois trop grandes, motifs qui ne vont pas ensembles, genres qui ne s’accordent pas, et au vue des marques, je pense que les tenues doivent facilement tourner entre 5000 à 10000€!!! Ce qui pour ma part est indécent, d’autant plus en période de crise, dans un magazine estampillé « jeune », ciblant les femmes entre 20/45 ans (pas pour milliardaires désœuvrés quoi)…

Comment en est-on arrivé là? Je rêverais de pouvoir assister à une réunion de rédaction rien que pour entendre les commentaires des collaborateurs lors de l’élaboration du story board. Sont-ils élogieux pour se faire bien voir? Sont-ils conscients de pondre de la bouse mais n’osent-ils rien dire par peur de représailles? Et les marques dans tout ça, pourquoi cautionnent-elles ces mises en avant au final si peu flatteuse et encore moins vendeur? N’ont-elles pas un droit de regard là-dessus? Ou bien alors, est-ce nous, consommateur, qui au final sommes tellement éloignés de cet univers que nous ne pouvons pas comprendre cet art subtil? Enfin, quoi qu’il en soit, si cette dernière remarque était avérée, cela voudrait dire que les magazines s’éloignent de plus en plus de leurs cibles et vont droit dans le mur.

 

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