A l’heure d’une certaine remise en question quant à notre consommation vestimentaire, j’entends de plus en plus de filles dire privilégier dorénavant la qualité à la quantité. On effectue moins d’achats frénétiques en fast fashion au profit de marques plus « éthiques », avec comme objectif suprême, le made in France. Est-ce un simple effet de mode ou une réelle prise de conscience que notre société de consommation nous mène droit dans le mur? Je l’espère, mais parfois j’en doute…
On peut se poser la question : qu’est-ce que la qualité aujourd’hui?
En effet, de nombreuses entreprises ayant vu la tendance arriver se targuent de redorer leurs blasons de diverses manières, prônant l’éco-responsabilité à toutes les sauces..
- Pub sur le fait qu’une partie de leur production soit locale (le fil à coudre peut-être?).
- Perdre le client en martelant « conception française« , ce qui ne signifie pas que la réalisation le soit aussi.
- Changement de nom (ni vu, ni connu).
- Étiquetage de labels BIO, EOKO-TEX et tutti quanti (sans traçabilité fiable).
- Justifiant leur production « RPC » par la promesse d’une pseudo éthique dans leurs usines auprès des ouvrières, sorties de la misère grâce à leur honorable aide (LOL),
et en profitent pour royalement gonfler leurs tarifs.Après tout, si le client veut de la qualité, il doit être prêt aussi, en contre-partie, à mettre la main au portefeuille.
Du côté du consommateur, il y a aussi l’idée sous-jacente selon laquelle un produit cher est forcément qualitatif…
Malheureusement, ce qui était le cas du temps de nos grands-mères ne l’est plus à l’heure actuelle.
Il n’y a qu’à regarder les marques qui ont la côté auprès de la blogosphère : Maje, Claudie Pierlot, Sézane, Des petits Hauts, Sandro, des marques dites « milieu de gamme » bien trop onéreuses… pour du « made in China ». Leurs forces ne résident pas vraiment dans la qualité de leurs produits mais dans le marketing, la volonté de fédérer un communauté autour de la marque, comme un signe d’appartenance à un clan. Pourtant, en fouillant un peu sur le net, de nombreux témoignages émanent de la clientèle, parfois déçue d’avoir mis le prix dans un vêtement qui ne le vaut pas (déchirure des tissus, bouloches sur les pulls, rétrécissement au lavage auquel on ne peut pas protester puisque les étiquettes préconisent le lavage en pressing, même sur des tee-shirts en coton)… Je ne saurais que vous recommander la lecture de cet article très intéressant sur le manque d’éthique de ces marques.
Pire que cela, passant beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux, je ne peux que constater que la tendance touche malheureusement le monde très fermé du LUXE.
Chaussures à 590€ qui cassent au bout de 2 utilisations, sacs à 2000€ dont les cuirs se tachent de manière indélébile après juste une sortie sous le crachin, et un service client hautain qui reste de marbre face à toute ces déconvenues purement matérielles, ne pouvant être dues qu’à une mauvaise utilisation de la part du consommateur ignorant. Mais bon, la redondance des témoignages de ces personnes ayant voulu s’offrir un article haut de gamme une fois dans leur vie, et tombant de haut, ne peuvent plus prêter à confusion. Il n’y a pas que des mauvaises utilisations, il y a un déclin qualitatif inexplicable au vue des tarifs prohibitifs pratiqués dans la filière, d’autant plus qu’ils ne cessent d’augmenter.
Le tarif pratiqué par les marques, aussi haut de gamme soient-elles, n’est donc plus une garantie qu’un article va durer dans le temps.
Au final, on paie une griffe (appartenance au clan, tout ça, tout ça), un design original (souvent copié par AliExpress), un couturier reconnu et rien d’autre.
A présent, mieux vaut donc privilégier le seconde main pour les articles onéreux, c’est triste à constater, mais cela permet de les payer au juste prix.
Si l’on veut vraiment se targuer d’avoir une consommation éthique, privilégions les petits créateurs locaux, quitte à scruter les ventes privées pour pouvoir se les offrir occasionnellement.
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