L’engagement associatif dans le monde du travail

Hello, hello,

C’est ma copine Juju qui m’a inspirée cet article. Un soir, au retour d’un entretien d’embauche, elle m’a envoyé un message plein de désespoir car l’employeur qu’elle avait rencontré était très dubitatif sur le fait qu’elle puisse concilier une activité professionnelle à temps plein et faire du bénévolat durant son temps libre. J’avoue que c’est une thématique qui me touche particulièrement, car après plus de 20 ans d’engagement associatif, je n’ai été que trop souvent confrontée au même soucis, voire pénalisée…

 

Déjà, je trouve ce type de remarque idiote en entretien. Et pourquoi pas demander carrément si notre vie personnelle ne pourrait pas nuire à l’activité de l’entreprise? Ne devrions-nous pas alors tout sacrifier à notre employeur, tout cela pour un SMIC minable et la possibilité d’être éjectée du jour au lendemain parce qu’on a pris un arrêt maladie de 48h pour une grippe carabinée après X ans de servitude? Vue la valeur que beaucoup d’employeurs accordent à leurs employés à l’heure actuelle, l’engagement associatif devient la seule ligne pérenne sur un CV.

De plus, je déplore le fait que le travail associatif, étant effectué bénévolement, donc sans notion de rémunération, ne soit pas considéré comme un savoir-faire.
Sous le prétexte fallacieux qu’il n’y a pas de valeur tarifaire dans l’exécution des tâches, de nombreux employeurs balaient dédaigneusement cette ligne sur votre CV.
Exemple : lors d’un entretien pour un poste de cadre pour lequel je devais superviser 2 personnes, on m’a demandé de citer une expérience professionnelle pouvant justifier du fait que je sache le concrétiser. J’étais fière de pouvoir expliquer que, depuis 5 ans, je manageais quotidiennement une équipe de 10 photographes bénévoles sur le terrain pour remplir une commande d’État. Si vous aviez vu la tête du type en face de moi qui a répliqué en disant : « et sinon, qu’avez-vous fait dans votre VRAIE vie professionnelle???« . J’avais envie de lui mettre une paire de baffes. Je pense que si j’ai été capable de gérer mon équipe, tout en étant salariée à temps complet en parallèle, sans ne jamais avoir failli à une échéance en 5 ans, c’est que je suis capable de le faire pour un employeur avec 5 fois moins de personnes à gérer, non?

Ainsi, l’expérience que j’ai acquise à la sueur de mon front au fil du temps n’est non seulement pas valorisable, mais en plus, elle peut me porter préjudice à l’obtention d’un poste.
Oui, parce qu’un employeur souhaite avant tout une personne entièrement disponible et corvéable. Un autre engagement, quel qu’il soit, fait peur.
Ma candidature n’est donc pas qualifiable selon le type de poste désiré.
Pire, récemment, un poste de saisonnier m’est passé sous le nez car j’ai précisé en entretien avoir un engagement associatif!!! On parle d’un simple CDD de 7 semaines, pas du Graal!
Comme s’il fallait cesser de vivre pour avoir le droit de travailler! Je ne m’y résoudrais pas. Je fais du bénévolat depuis mes 18 ans et c’est important pour moi de pouvoir continuer mener à bien des projets pour autrui sans avoir à m’en justifier.

 

Je trouve que la notion de « travail« , dans notre société actuelle, est dénuée de sens.
Étymologiquement, effectuer un travail se résume à l’accomplissement d’une tâche, cela n’enduit en rien de recevoir une gratification en contre-partie.
Ainsi, faire le ménage, jardiner, s’occuper de ses enfants, c’est aussi un travail, qui est fondamental à notre existence, bien qu’il ne soit socialement absolument pas reconnu…

TRAVAIL = RÉMUNÉRATION || PAS DE RÉMUNÉRATION = LOISIR

C’est une simplification qui m’agace.
D’ailleurs, tous les gens exerçant un métier artistique y sont confrontés un jour ou l’autre. « Tu me fais un logo gratos, je le mets sur mon site pour te faire de la pub ».
Comme tu aimes ton job, c’est une satisfaction de créer donc si tu te fais plaisir en bossant, c’est un peu le rabaisser au rang de loisir… donc je n’ai pas besoin de te payer pour ça…
Lorsque j’étais photographe, j’étais toujours invitée aux mariages, même de gens que je ne connaissais pas plus que ça… pour exercer mon job… gratuitement. Je vous parle d’un temps où le numérique était à ses balbutiements et où une pellicule coûtait 5€, un développement film 5€, une planche contact 10€ et les tirages 15€ (en low coast), multiplié par 10 films/jour en moyenne,  cela avait un coût non négligeable. Des prestations vendues par des professionnels entre 500/1500€, de quoi faire une sacrée économie sur son budget mariage.
Autant on peut être ravi de l’offrir à des amis proches, mais c’est un choix qui doit demeurer de notre ressort et ne pas être induit par une invitation bidon.

Bref, j’espère qu’un jour les mentalités changeront parce que ce n’est pas normal qu’une activité non rémunérée soit considérée par le corps professionnel comme un handicap.
C’est d’autant plus abjecte que le travail bénévole apparait obligatoirement dans une comptabilité associative (contributions volontaires en nature/ alinéa 86 pour les spécialistes) comme un don de main d’œuvre qui doit être chiffré monétairement. Effectuer une action bénévolement ne signifie pas de le faire n’importe comment sous prétexte que l’on n’est pas rémunéré pour. On y met souvent tout son cœur, en plus de son savoir-faire. Dans une asso, on apprend des autres, on partage son savoir, on exécute des tâches, on se réunit, on en fait des compte-rendus, on s’envoie des mails informatifs, on budgétise, on réalise des projets communs, bref ni plus ni moins que ce que l’on exécute quotidiennement dans une entreprise, alors pourquoi accorder plus d’importance à un statut plutôt qu’à un autre…

 

 

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Job Saisonnier : ce Tinder de l’emploi

S’il y avait un domaine qui avait échappé à ma longue expérience professionnelle, se précarisant exponentiellement avec les années d’expérience accumulées, c’est bien l’emploi saisonnier. J’y avais vaguement goûté durant mes études mais à l’époque, le seul avantage c’était que si tu n’étais pas satisfait, tu avais la possibilité de changer de job en un claquement de doigt en l’espace de quelques jours. Il suffisait d’être motivé et fiable pour obtenir n’importe quel poste. Les conditions n’étaient pas terribles, mais cela avait au moins le mérite d’être plutôt bien rémunéré en contre-partie.

Depuis que j’ai entrepris mon changement de vie en déménageant en Ardèche, je m’attendais à avoir des déconvenues professionnelles car il n’y a pas de raison pour que les zones rurales soient épargnées, mais alors je ne m’attendais pas à ce que ce soit à ce point. Précisons que je me suis installée dans une zone très touristique, protégée par l’UNESCO, donc génératrice d’emplois saisonniers avec l’arrivée d’une forte affluence touristique étrangère en été. Il y a par contre très peu d’offres en CDI. Je le savais pertinemment mais je me suis dit qu’avec mes 10 ans d’ancienneté dans le commerce, je n’aurais pas trop de difficultés à travailler cet été, puis que j’aviserai par la suite, le temps de me constituer un nouveau réseau, voire à envisager de faire du télétravail pour une boîte lyonnaise…

Alors effectivement, bonne nouvelle, mon CV et mon expérience fonctionnent du tonnerre de Dieu!!!

J’avais été sélectionnée en avril pour travailler dans la boutique de mes rêves, spécialisée en lithographie depuis 33 ans. Un CDD de 6 mois rémunéré 2000€/mois en moyenne, pas loin de chez moi, après juste un entretien de 10 minutes, c’était trop beau pour être vrai! On a la poisse perpétuelle, ou on ne l’a pas. Je vous laisse deviner dans quelle catégorie je joue… Je n’ai vraiment jamais eu de chance dans ma vie… Juste cette saison, la propriétaire a rencontré un gros soucis de local et elle ne pourra pas ouvrir!!! Donc retour à la case départ…

Depuis, j’ai arrosé mon coin de CV et on me rappelle quasi instantanément pour me proposer… des essaisnon rémunérés… généralement durant les WE ou les jours fériés!

Mon premier eut lieu un dimanche matin, dans une boutique de vêtements/accessoires style indiens. Le patron m’a présenté son activité et la boutique en 5 minutes, puis il s’est barré au bar du coin prendre… son petit-déjeuner. Avouez que c’est pratique de juger une personne sur son travail lorsque l’on n’est pas sur place… Il est revenu 1h plus tard, a discuté avec d’autres commerçants dans la rue, 2/3 clientes, puis mon heure de départ étant arrivée, il m’a sorti qu’il avait encore d’autres personnes à tester et qu’il n’avait pas bien pu observer, par conséquent ce serait bien que je puisse revenir travailler un jour férié! WTF!
Bien entendu, il a zappé mon numéro.

La seconde, ce fut le pompon. Elle m’a appelé un jour férié vers 15h pour que je vienne dans l’heure pour une formation produit car elle m’avait soit disant pré-sélectionnée pour la saison. Bilan, ça devait durer 1h, mais elle a insisté pour me montrer la fermeture car j’avais 95% de chance de bosser avec elle. 4h de boulot gratuit plus tard, elle me dit que pour que ma candidature soit validée, je dois revenir travailler un samedi de grand WE de 10h à 17h. Elle me confiât des fiches produit à apprendre par cœur en plusieurs langues pour être opérationnelle de suite (ça m’a pris tout mon vendredi). Le samedi, je suis arrivée finalement à 9h30 afin qu’elle m’explique l’ouverture. Elle m’apprit par la même occasion que je finirai en même temps qu’elle, soit à une heure indéterminée (la veille elle avait fermé à 21h, ce qui représente une journée de 12h, soit environ 120€ de salaire si elle m’avait rémunérée). Bien entendu, c’était une mise en situation gratuite, sans pause déjeuner, sinon ça ne serait pas vraiment de l’esclavage moderne, on a mangé debout derrière le comptoir en renseignant les badauds. J’appelle ça de la prostitution déguisée, on vend son âme et son corps au diable pour un banal CDD de 2 mois au SMIC avec une amplitude horaires du style 9h/minuit, 7j/7!
Le soir, elle m’apprit que je devais encore revenir pour passer un entretien avec son boss! Au fond de moi, j’étais en train de bouillir, je n’en voyais pas la fin, combien de fois allait-il falloir que je me déplace pour valider cette p’tain de candidature???
Je ne postule pas pour faire avancer la recherche contre le cancer, je vends des produits alimentaires régionaux bordel !!!
J’y suis donc retournée le mercredi suivant. Le boss nous a reçu debout, dehors, durant 7 minutes (à 2 candidats). Il nous a posé pour toutes questions : « vous habitez où? Vous êtes du coin? Vous avez des potes? Un endroit où vous garer si besoin? », enfin bref des trucs sans intérêt.
Il a conclu en nous avouant qu’il avait encore une multitude de CV à étudier et qu’il avait donné son aval à la responsable afin qu’elle nous fasse faire autant d’essais que ce qu’elle le jugerait nécessaire vue que ça ne lui coûte rien. Là, j’avoue, un meurtre a failli se produire… Quel manque de respect pour les candidats en face de toi qui ont bossé gratuitement pour ta boite, dépensé des frais d’essence, et qui sont repartis sans même une ristourne lorsque l’on a voulu acheter un article.
Bon, inutile de vous préciser que depuis, je n’ai plus du tout de nouvelles…

J’ai alors repris contact avec une boutique du plus gros village touristique voisin. Concours de circonstance, j’avais passé un entretien avec eux dans un salon de l’emploi saisonnier et nous nous étions rendus compte que l’on se connaissait car ils étaient clients d’une de mes boutiques marseillaises et je leur avais vendu des articles. Ils m’avaient rappelé fin avril car ils avaient 2 postes à pourvoir. Ils m’avaient dit être très motivés pour que j’intègre leur entreprise pour la saison car ils connaissaient déjà ma méthodologie de travail. J’étais flattée par leur proposition mais le salaire proposé était minimaliste, les heures supp pas payées, peut être sans jours de repos, 2 heures de trajet quotidien pour s’y rendre, le parking payant… Bref, je n’étais pas emballée, mais bon je leur ai signifiée que j’étais ok. Ils m’ont demandé de repasser au magasin, je pensais que c’était pour régler des formalités administratives et là ils me sortent qu’ils aimeraient bien que j’effectue une matinée d’essai… un jour de marché… Je suis tombée des nus… Autant vous dire que le peu de motivation qu’il me restait s’est envolé.

 

Néanmoins, je pourrais difficilement me permettre de refuser le poste car je cesserai d’être payée par Pôle Emploi à partir du 22 juin… Après mon burn out en 2015, s’en est suivi 3 ans de galères de recherches d’emploi infructueuses, jonché de remplacements ponctuels sans intérêt me permettant à peine de reconstituer mes droits…

 

 

J’ai cette désagréable sensation d’avoir été inscrite malgré moi à une sorte de Tinder de l’emploi. Face à une offre de candidats potentiels tellement importante, les employeurs sélectionnent, utilisent, jettent, puis rappellent, et enfin se débarrassent de la masse salariale en se comportant comme des merdes. Non content de devoir parfois subir ce sort dans nos vies amoureuses, nous en sommes réduits à finir sur un marché similaire en tout point dans nos vies professionnelles.
Où sont donc passées les valeurs fondamentales de respect, de politesse, de compassion, d’empathie qui régissent les liens avec autrui? Comment est-on arrivé à ce paroxysme dans le monde du travail? Les choses sont pourtant simples à la base : une entreprise a un besoin ponctuel / un candidat possède les compétences nécessaires pour y pourvoir. C’est du donnant-donnant : mon temps/mes compétences/mon expérience contre une rémunération.
Nous en sommes réduits à être considérés comme des choses, des objets, manipulables, échangeables, corvéables à merci, déplaçables et il devient limite irrévérencieux d’oser réclamer son dû en contre-partie. On devait presque se satisfaire du fait que l’entreprise nous offre un statut social durant une période déterminée.

Quand je pense que mon grand-père a été commerçant dans ce même village durant 40 ans et qu’il considérait ces apprentis comme ses enfants, je pense que de là-haut il doit se retourner dans sa tombe de voir comment on traite actuellement sa descendance…

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Un entretien hors du commun

J’ai longuement hésité à publier cet article, mais je me suis toujours interdite l’auto-censure. Après tout, je suis journaliste-rapporteur d’images de formation et la liberté d’expression est pour moi un droit fondamental.

Voilà, il faut que je vous raconte un entretien d’embauche passé dernièrement qui m’a laissé sur le cul, mais vraiment! Pourtant, je suis une habituée de la chose, j’ai dû en passer 200/300 dans ma vie professionnelle, j’ai même été assistante RH durant 2 ans, donc on peut dire que je suis plutôt expérimentée dans ce domaine.

26 décembre 2017 – 18h30 – Soit lendemain de Noël en mode digestion difficile, je m’apprête à sortir faire mes courses. Le téléphone retentit. Un numéro local. Je décroche. C’était pour du boulot. Chose à noter car à cette période de l’année, il ne se passe jamais rien.
A l’autre bout du fil, une RH d’un très Grand Magasin (que je ne nommerais pas, bien que les lèvres me brûlent de vous le révéler) qui me contactait suite à une cession de recrutement passée en novembre avec sa collègue pour effectuer des remplacements ponctuels pour Noël…

17 novembre 2017 – Alors déjà, petit retour spatio-temporel pour vous expliquer le contexte. Un matin, j’étais chez Pôle Emploi pour participer à une réunion d’information pour nous inclure dans un nouveau dispositif d’aide à la mise en relation candidats/employeurs dans mon domaine d’activité. A tour de rôle, on explique notre parcours et une nana de l’équipe pro de Pôle Emploi s’exclame « Les XX, il faut que je vous mette en relation avec eux » sans plus d’explications. Difficile de dire non. Elle me prend à part à la fin de la réunion collective et m’informe qu’elle m’a inscrite à une session de recrutement ayant lieu le lendemain matin.
Le jour dit, grève générale des transports, 4 km à pieds plus tard, me voilà dans une salle avec 30 personnes et une RH qui se fait attendre… Elle arrive avec beaucoup de retard, nous regarde et demande qui est présent suite à l’annonce publiée… Grand moment de solitude car zéro réponse positive. Elle hausse les épaules et nous informe qu’elle n’a que des CDD de 1 à 2 semaines à nous proposer, souvent à temps partiel (le rêve quoi)! Que si ce n’est pas ce qu’on recherche, on peut s’en aller après avoir signé la feuille de présence… Je demande s’il y a des postes en vente déco vue que la conseillère m’a inscrite pour ça et elle me dit franco « non, je n’ai rien pour vous« . Je reste malgré tout pour la rencontrer, après tout, je n’ai pas marché tous ces km pour rien, si cela me permet de me présenter en vue d’une future opportunité éventuelle, je n’ai rien à perdre…
L’entretien a duré 2 minutes 30 chrono. Aussi expéditif qu’inutile.

20 Novembre 2017 – 15h30 – Je reçois un SMS de Pôle Emploi me félicitant d’avoir été pré-sélectionnée (pour quoi, je n’en savais toujours rien) et que j’allais être recontactée pour un second entretien. Il n’a jamais eu lieu.

26 décembre 2017 – 18h30 –
– « Bonjour Mlle XXXX,
Je me permets de vous appeler suite à votre rencontre avec ma collègue en novembre.
J’ai un poste à vous proposer, il faudrait être libre d’ici 48h, c’est pour un CDD à durée indéterminé… »
– « Heu pardon Madame, un quoi?!? Un CDD indéterminé? »
RH qui s’énerve… « Oui, c’est pour un remplacement de congé maladie, je ne suis pas médecin, je ne peux donc pas vous dire pour combien de temps quoi!!! »
« Veuillez m’excuser mais un arrêt maladie a une durée initiale, qui certes peut être reconductible plusieurs fois, mais ça permet de se faire une idée de base… »
Elle m’interrompt. « Mais vous le voulez ou pas le poste???????? »
– « Mais vous ne m’avez toujours pas dit en quoi il consistait, Madame, mise à part que vous ne connaissez pas la durée du contrat... »
– « Pffff, alors c’est un CDD de 30h… »
Je me permis alors de l’interrompre. « Navrée, Madame, merci d’avoir pensé à moi pour ce remplacement mais j’avais bien spécifié à votre collègue durant notre brève entrevue que je n’étais absolument pas intéressée par les temps partiels. Vous comprenez, je vis seule, j’ai des factures à payer et j’ai besoin au minimum d’un 35h pour subsister« .
Et là, asseyez-vous bien, la RH me sort sur un ton condescendant : « Et donc, en attendant que ce poste vous tombe du ciel vous comptez faire quoi concrètement? Demeurer le cul sur votre canapé en attendant que ça advienne? Ah les chômeurs, vous voulez tous soit disant travailler mais lorsque l’on vous propose de bosser, là y a plus personne, vous préférez glander et profiter de vos vacances aux frais de la société!!! »
Je vais vous épargner ma réponse, qui fut aussi polie que sa remarque très déplacée. Bref, elle m’a mise les nerfs et j’ai mis plusieurs jours à décolérer.

02 Janvier 2018 – 15h30
« Bonjour Mlle XXXX, c’est à nouveau Mme XXX des XX… »
Dans ma tête:« non mais c’est une blague!!! Encore un lendemain de fêtes, après tout ce qu’on s’est envoyée à la tête la dernière fois, elle réitère? Elle me harcèle, c’est pas possible ». En réalité : « Oui, bonjour… »
– « Alors je me permets de vous recontacter pour vous proposer un autre remplacement, cette fois-ci à 35h, pour un CDD de 2 semaines pour le début des soldes, ça vous intéresse? »
– « Oui, pourquoi pas… »
– « Ha non, pas de pourquoi pas, ça vous intéresse OU PAS??? »
– « Bien, vous ne m’avez toujours pas dit en quoi cela consiste?… »
– « Alors j’ai un poste en mode homme… et un autre en mode femme… »
– « Honnêtement mode femme ça ne me poserait pas de soucis mais mode homme je n’ai aucune expérience, je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider sur un délais si court. »
– « Donc vous seriez intéressées? »
– « Oui, potentiellement »
– « Potentiellement quoi ENCORRRREEEE!!! »
– « Bien, vous me proposez un CDD de 2 semaines alors que j’attends une réponse pour un poste en CDI, donc oui, je suis intéressée, mais vous comprendrez bien que si l’autre employeur me rappelle, je lui répondrais favorablement. »
– « Et donc vous oseriez me PLANTERRRRR? »
– « Planter n’est pas vraiment le mot adéquat. J’ai l’honnêteté de vous le dire dès le départ afin que vous ne perdiez pas de temps, je ne connais pas encore les dates précises. A priori, même en cas de réponse favorable, je pense que cela pourrait être bon car l’employeur n’est pas à quelques jours près« .
– « Oui, enfin, il faut aussi se mettre à la place des recruteurs hein!!! Je veux bien vous rencontrer demain si vous êtes libres.« 

03 Janvier 2018 – 15h

Une jeune fille, entre 29/35 ans maxi me salue dédaigneusement en me reluquant de haut en bas. Elle me demande froidement de la suivre dans son bureau.
– « Alors, résumez-moi votre parcours, je ne sais pas où j’ai mis votre CV… »
Je lui tends un CV de secours que j’avais dans mon sac.
– « Je suis photographe de métier, j’ai par la suite travaillé en déco, blabla, blabla, et suite à une opportunité professionnelle, j’ai fait un peu de RH en SSII, je ne sais pas si vous connaissez... »
Elle me coupe la parole, me regarde à nouveau de haut en bas et me sort très directement :
– « Pfff, comme quoi y en a qui confie ce genre de tâches à n’importe qui… Poursuivez… »
Passablement énervée, je continue. 1 minute plus tard, elle me coupe à nouveau la parole.
– « Franchement, je ne comprends pas ce que vous foutez là. Non seulement vous ne correspondez pas au poste mais en plus vous semblez manquer de motivations. »
Je lui explique que je suis cliente de l’enseigne depuis 20 ans, que je connais bien le magasin, que j’aime la mode puisque je tiens un blog depuis 6 ans, que cela me permettrait d’avoir une expérience (même courte) dans un domaine différent et que chaque jour nous permettant d’apprendre de nouvelles choses, il serait regrettable de laisser passer une opportunité.
Elle continue sur le même registre. « Oui, c’est bateau ce que vous me dîtes, je ne décèle aucune motivation, pourquoi êtes-vous venue? Bon, vous avez des questions sur le poste? »
Je demande si c’est un corner, comment s’organise les journées, combien de collègues seront à mes côtés pour m’épauler.
– « Et vous n’avez donc que ces questions à me poser??? Ça montre bien à quel point vous vous en fichez! »
Je m’énerve poliment. « Non mais Madame, vous devriez être heureuse. Je n’ai pas de cahier de doléances. Je suis dispo tout le temps, du lundi au dimanche inclus, de 8h à 21h, je m’en fous des planning pour 15 jours, c’est pour un court remplacement, je ferais ce qu’il y a à faire. Inutile que je vous bombarde de questions sur le poste, ce sera la période des soldes donc pas le même travail que d’habitude, je ne vous apprend rien!!! De plus, ce n’est pas le poste de ma vie, c’est juste un remplacement pour un CDD de 15 jours. Je ne vais pas négocier x points cruciaux pour si peu de temps, je n’en vois pas l’intérêt. Et si vous rencontrez des candidats qui vous disent que vous leur vendez du rêve avec ce type de proposition, c’est que ce sont de bons menteurs, après libre à vous d’embaucher qui vous voulez!!! »
Elle sourit crispée, regarde sa collègue dans le bureau à côté et me dit « bon comme je suis sympa, je vais tout de même vous raccompagner. »
LOL, j’espère, vu qu’il faut un badge pour ressortir des locaux administratifs…

Je suis sortie de ce rendez-vous encore plus énervée que suite à ses appels. Je n’avez encore jamais rencontré une personne aussi impolie en entretien, surtout à un poste aussi important et stratégique que le sien. Je suis persuadée qu’elle ne m’a convoquée que pour voir ma tête et se foutre de moi avec sa collègue.

04 Janvier 2018 – 11h35

Mon iPhone a claqué dans la nuit. Un soucis de batterie suite à une mise à jour. J’ai passé la journée a essayé de trouver une solution pour le faire réparer. J’ai pu voir que la RH m’a laissé un message à 11h35 mais impossible de l’écouter. Je n’ai pu en prendre connaissance qu’à 17h30.
-« Bonjour Mlle XXXX, Madame XX des XX, comme convenu je me permets de vous recontacter pour vous faire un retour suite à notre entretien d’hier. Merci de me recontacter dans les plus brefs délais ».
Je rappelle donc.
– « Bonjour, mlle XX, je vous rappelle suite à votre message. »
– « Ah oui, merci d’avoir rappelé mais on se passera de vos services, merci, au revoir. »

 

 

Tout ça pour ça, la bonne blague jusqu’au bout. La nana me laisse un message juste pour avoir l’opportunité de me dire en face qu’elle ne veut pas de moi pour le poste!!!

Au moins, j’espère n’avoir plus JAMAIS de ses nouvelles! Sa collègue avait au moins les pieds sur terre et semblait bien plus professionnelle.

 

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