Un entretien hors du commun

J’ai longuement hésité à publier cet article, mais je me suis toujours interdite l’auto-censure. Après tout, je suis journaliste-rapporteur d’images de formation et la liberté d’expression est pour moi un droit fondamental.

Voilà, il faut que je vous raconte un entretien d’embauche passé dernièrement qui m’a laissé sur le cul, mais vraiment! Pourtant, je suis une habituée de la chose, j’ai dû en passer 200/300 dans ma vie professionnelle, j’ai même été assistante RH durant 2 ans, donc on peut dire que je suis plutôt expérimentée dans ce domaine.

26 décembre 2017 – 18h30 – Soit lendemain de Noël en mode digestion difficile, je m’apprête à sortir faire mes courses. Le téléphone retentit. Un numéro local. Je décroche. C’était pour du boulot. Chose à noter car à cette période de l’année, il ne se passe jamais rien.
A l’autre bout du fil, une RH d’un très Grand Magasin (que je ne nommerais pas, bien que les lèvres me brûlent de vous le révéler) qui me contactait suite à une cession de recrutement passée en novembre avec sa collègue pour effectuer des remplacements ponctuels pour Noël…

17 novembre 2017 – Alors déjà, petit retour spatio-temporel pour vous expliquer le contexte. Un matin, j’étais chez Pôle Emploi pour participer à une réunion d’information pour nous inclure dans un nouveau dispositif d’aide à la mise en relation candidats/employeurs dans mon domaine d’activité. A tour de rôle, on explique notre parcours et une nana de l’équipe pro de Pôle Emploi s’exclame « Les XX, il faut que je vous mette en relation avec eux » sans plus d’explications. Difficile de dire non. Elle me prend à part à la fin de la réunion collective et m’informe qu’elle m’a inscrite à une session de recrutement ayant lieu le lendemain matin.
Le jour dit, grève générale des transports, 4 km à pieds plus tard, me voilà dans une salle avec 30 personnes et une RH qui se fait attendre… Elle arrive avec beaucoup de retard, nous regarde et demande qui est présent suite à l’annonce publiée… Grand moment de solitude car zéro réponse positive. Elle hausse les épaules et nous informe qu’elle n’a que des CDD de 1 à 2 semaines à nous proposer, souvent à temps partiel (le rêve quoi)! Que si ce n’est pas ce qu’on recherche, on peut s’en aller après avoir signé la feuille de présence… Je demande s’il y a des postes en vente déco vue que la conseillère m’a inscrite pour ça et elle me dit franco « non, je n’ai rien pour vous« . Je reste malgré tout pour la rencontrer, après tout, je n’ai pas marché tous ces km pour rien, si cela me permet de me présenter en vue d’une future opportunité éventuelle, je n’ai rien à perdre…
L’entretien a duré 2 minutes 30 chrono. Aussi expéditif qu’inutile.

20 Novembre 2017 – 15h30 – Je reçois un SMS de Pôle Emploi me félicitant d’avoir été pré-sélectionnée (pour quoi, je n’en savais toujours rien) et que j’allais être recontactée pour un second entretien. Il n’a jamais eu lieu.

26 décembre 2017 – 18h30 –
– « Bonjour Mlle XXXX,
Je me permets de vous appeler suite à votre rencontre avec ma collègue en novembre.
J’ai un poste à vous proposer, il faudrait être libre d’ici 48h, c’est pour un CDD à durée indéterminé… »
– « Heu pardon Madame, un quoi?!? Un CDD indéterminé? »
RH qui s’énerve… « Oui, c’est pour un remplacement de congé maladie, je ne suis pas médecin, je ne peux donc pas vous dire pour combien de temps quoi!!! »
« Veuillez m’excuser mais un arrêt maladie a une durée initiale, qui certes peut être reconductible plusieurs fois, mais ça permet de se faire une idée de base… »
Elle m’interrompt. « Mais vous le voulez ou pas le poste???????? »
– « Mais vous ne m’avez toujours pas dit en quoi il consistait, Madame, mise à part que vous ne connaissez pas la durée du contrat... »
– « Pffff, alors c’est un CDD de 30h… »
Je me permis alors de l’interrompre. « Navrée, Madame, merci d’avoir pensé à moi pour ce remplacement mais j’avais bien spécifié à votre collègue durant notre brève entrevue que je n’étais absolument pas intéressée par les temps partiels. Vous comprenez, je vis seule, j’ai des factures à payer et j’ai besoin au minimum d’un 35h pour subsister« .
Et là, asseyez-vous bien, la RH me sort sur un ton condescendant : « Et donc, en attendant que ce poste vous tombe du ciel vous comptez faire quoi concrètement? Demeurer le cul sur votre canapé en attendant que ça advienne? Ah les chômeurs, vous voulez tous soit disant travailler mais lorsque l’on vous propose de bosser, là y a plus personne, vous préférez glander et profiter de vos vacances aux frais de la société!!! »
Je vais vous épargner ma réponse, qui fut aussi polie que sa remarque très déplacée. Bref, elle m’a mise les nerfs et j’ai mis plusieurs jours à décolérer.

02 Janvier 2018 – 15h30
« Bonjour Mlle XXXX, c’est à nouveau Mme XXX des XX… »
Dans ma tête:« non mais c’est une blague!!! Encore un lendemain de fêtes, après tout ce qu’on s’est envoyée à la tête la dernière fois, elle réitère? Elle me harcèle, c’est pas possible ». En réalité : « Oui, bonjour… »
– « Alors je me permets de vous recontacter pour vous proposer un autre remplacement, cette fois-ci à 35h, pour un CDD de 2 semaines pour le début des soldes, ça vous intéresse? »
– « Oui, pourquoi pas… »
– « Ha non, pas de pourquoi pas, ça vous intéresse OU PAS??? »
– « Bien, vous ne m’avez toujours pas dit en quoi cela consiste?… »
– « Alors j’ai un poste en mode homme… et un autre en mode femme… »
– « Honnêtement mode femme ça ne me poserait pas de soucis mais mode homme je n’ai aucune expérience, je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider sur un délais si court. »
– « Donc vous seriez intéressées? »
– « Oui, potentiellement »
– « Potentiellement quoi ENCORRRREEEE!!! »
– « Bien, vous me proposez un CDD de 2 semaines alors que j’attends une réponse pour un poste en CDI, donc oui, je suis intéressée, mais vous comprendrez bien que si l’autre employeur me rappelle, je lui répondrais favorablement. »
– « Et donc vous oseriez me PLANTERRRRR? »
– « Planter n’est pas vraiment le mot adéquat. J’ai l’honnêteté de vous le dire dès le départ afin que vous ne perdiez pas de temps, je ne connais pas encore les dates précises. A priori, même en cas de réponse favorable, je pense que cela pourrait être bon car l’employeur n’est pas à quelques jours près« .
– « Oui, enfin, il faut aussi se mettre à la place des recruteurs hein!!! Je veux bien vous rencontrer demain si vous êtes libres.« 

03 Janvier 2018 – 15h

Une jeune fille, entre 29/35 ans maxi me salue dédaigneusement en me reluquant de haut en bas. Elle me demande froidement de la suivre dans son bureau.
– « Alors, résumez-moi votre parcours, je ne sais pas où j’ai mis votre CV… »
Je lui tends un CV de secours que j’avais dans mon sac.
– « Je suis photographe de métier, j’ai par la suite travaillé en déco, blabla, blabla, et suite à une opportunité professionnelle, j’ai fait un peu de RH en SSII, je ne sais pas si vous connaissez... »
Elle me coupe la parole, me regarde à nouveau de haut en bas et me sort très directement :
– « Pfff, comme quoi y en a qui confie ce genre de tâches à n’importe qui… Poursuivez… »
Passablement énervée, je continue. 1 minute plus tard, elle me coupe à nouveau la parole.
– « Franchement, je ne comprends pas ce que vous foutez là. Non seulement vous ne correspondez pas au poste mais en plus vous semblez manquer de motivations. »
Je lui explique que je suis cliente de l’enseigne depuis 20 ans, que je connais bien le magasin, que j’aime la mode puisque je tiens un blog depuis 6 ans, que cela me permettrait d’avoir une expérience (même courte) dans un domaine différent et que chaque jour nous permettant d’apprendre de nouvelles choses, il serait regrettable de laisser passer une opportunité.
Elle continue sur le même registre. « Oui, c’est bateau ce que vous me dîtes, je ne décèle aucune motivation, pourquoi êtes-vous venue? Bon, vous avez des questions sur le poste? »
Je demande si c’est un corner, comment s’organise les journées, combien de collègues seront à mes côtés pour m’épauler.
– « Et vous n’avez donc que ces questions à me poser??? Ça montre bien à quel point vous vous en fichez! »
Je m’énerve poliment. « Non mais Madame, vous devriez être heureuse. Je n’ai pas de cahier de doléances. Je suis dispo tout le temps, du lundi au dimanche inclus, de 8h à 21h, je m’en fous des planning pour 15 jours, c’est pour un court remplacement, je ferais ce qu’il y a à faire. Inutile que je vous bombarde de questions sur le poste, ce sera la période des soldes donc pas le même travail que d’habitude, je ne vous apprend rien!!! De plus, ce n’est pas le poste de ma vie, c’est juste un remplacement pour un CDD de 15 jours. Je ne vais pas négocier x points cruciaux pour si peu de temps, je n’en vois pas l’intérêt. Et si vous rencontrez des candidats qui vous disent que vous leur vendez du rêve avec ce type de proposition, c’est que ce sont de bons menteurs, après libre à vous d’embaucher qui vous voulez!!! »
Elle sourit crispée, regarde sa collègue dans le bureau à côté et me dit « bon comme je suis sympa, je vais tout de même vous raccompagner. »
LOL, j’espère, vu qu’il faut un badge pour ressortir des locaux administratifs…

Je suis sortie de ce rendez-vous encore plus énervée que suite à ses appels. Je n’avez encore jamais rencontré une personne aussi impolie en entretien, surtout à un poste aussi important et stratégique que le sien. Je suis persuadée qu’elle ne m’a convoquée que pour voir ma tête et se foutre de moi avec sa collègue.

04 Janvier 2018 – 11h35

Mon iPhone a claqué dans la nuit. Un soucis de batterie suite à une mise à jour. J’ai passé la journée a essayé de trouver une solution pour le faire réparer. J’ai pu voir que la RH m’a laissé un message à 11h35 mais impossible de l’écouter. Je n’ai pu en prendre connaissance qu’à 17h30.
-« Bonjour Mlle XXXX, Madame XX des XX, comme convenu je me permets de vous recontacter pour vous faire un retour suite à notre entretien d’hier. Merci de me recontacter dans les plus brefs délais ».
Je rappelle donc.
– « Bonjour, mlle XX, je vous rappelle suite à votre message. »
– « Ah oui, merci d’avoir rappelé mais on se passera de vos services, merci, au revoir. »

 

 

Tout ça pour ça, la bonne blague jusqu’au bout. La nana me laisse un message juste pour avoir l’opportunité de me dire en face qu’elle ne veut pas de moi pour le poste!!!

Au moins, j’espère n’avoir plus JAMAIS de ses nouvelles! Sa collègue avait au moins les pieds sur terre et semblait bien plus professionnelle.

 

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Les tribulations d’une employée corvéable – Part V – Burn out

Notre vie professionnelle peut basculer en l’espace de quelques jours, l’équilibre ne tient finalement pas à grand chose … La mienne a été fragilisée après l’annonce surprise de mon boss nous stipulant avoir embauché un nouvel associé qui allait me superviser et qui s’avérait être un escroc! Ce dernier savait que je savais et j’étais passée en l’espace d’une semaine de la « super responsable multi tâches qui assure « à la « bonne à rien » à abattre.

Face à l’urgence de la situation, ça m’a motivé à me bouger le popotin et dans les jours qui ont suivi, j’ai trouvé une annonce sur Facebook pour un concept store concurrent que j’aimais beaucoup. J’ai postulé dans l’heure, eu un entretien dans la foulée (encore un truc de fou où toute ma vie a été décortiquée au millimètre). Mais le poste était mal défini car je devais remplacer celui d’un employé (que je connaissais) alors en congé maladie. Je ne le sentais pas du tout car il pouvait légalement revenir et réclamer son emploi à n’importe quel moment. Visiblement, il s’était mis en maladie n’étant pas parvenu à résoudre ses conflits avec mon pseudo futur employeur et mon instinct me disait de fuir (croyez-en ma longue expérience). Ne voulant pas quitter un job avec une ambiance oppressante pour un autre, j’ai donc refusé l’opportunité et le boss m’a harcelé pour que je travaille pour lui en me promettant monts et merveilles. J’ai fini par accepter après que toutes mes requêtes aient été oralement validées.

 

 

2013 – Responsable Concept store déco/ Eshop/ Formatrice

Je suis arrivée en même temps qu’une nouvelle équipe que je devais former & manager. Il ne restait qu’une salariée en BTS Pro en alternance mais qui était affectée à une autre boutique pour faire de l’administratif. Le travail était physique, il y avait tellement de choses à mettre en place, je devais m’occuper du magasin, de l’Eshop, des commandes, du blog, des réseaux sociaux et former les deux alternantes au métier.

Un matin, en rangeant, je suis tombée par hasard sur le bulletin de salaire du type que je remplaçais et quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’il touchait mensuellement 600€ de plus que moi pour le même travail et une expérience similaire !!! J’étais folle de rage, surtout qu’en recevant mon premier bulletin de salaire je ne pus que constater que la somme promise n’était pas à la hauteur de mes espérances!

 

 

5 mois plus tard, big boss organisa une réunion pour nous annoncer que toute l’équipe était licenciée (sauf moi). Voilà comment je me suis retrouvée à devoir remplacer 4 personnes qui étaient réparties sur 2 magasins + Eshop! Mon boss avait promis/juré de m’aider mais il était toujours à l’étranger (soit disant pour trouver de la marchandise mais je voyais défiler sur FB des photos de beach party, de soirées alcoolisées, de fêtes gargantuesques, à Bali, en Thaïlande)… Et puis de toute manière, quand il était là, il ne servait à rien car il végétait sur son iMac toute la journée. Je devais tout faire, régler tous les problèmes, réparer l’informatique constamment en panne, j’étais aussi en première ligne pour les fournisseurs qu’il avait cessé de payer. Il n’attendait pas de moi que je résolve uniquement SES problèmes, mais aussi que j’accomplisse des miracles au quotidien!
Faute de personnel, je devais parfois être sur deux boutiques à la fois, sauf que je n’ai pas le don d’ubiquité ! Je n’avais presque plus de pauses déjeuner car je les passais à la Poste pour les clients. Comme si ça ne suffisait pas, il me larguait sa fille de 8 ans en fin de journée (donc à l’heure où les clients arrivent), et comme toute gamine de son âge, il fallait la faire goûter, lui faire faire ses devoirs, elle voulait jouer, enfin la pauvre, elle voulait de l’attention…

En fait, je bossais pour un ado capricieux ayant l’habitude de vivre dans le luxe (il n’avait que 3 ans de plus que moi) qui avait besoin d’une assistante de vie. En plus de mon taff en magasin, il me demandait d’aller aux impôts pour payer ses amendes de stationnement durant ma pause déj parce qu’il avait zappé et allait avoir une majoration (ben voyons, je m’en fous), de rédiger son courrier de résiliation pour la box de son domicile (je suis tellement plus douée que lui pour ça), d’organiser son déménagement (certes, oui c’est chiant), et le top du top, je devais gérer les furies de son ex-femme…

Bref, j’étais devenue son esclave, je n’étais plus vendeuse au Smic, mais son assistante personnelle H24 … Mon corps me lâchait petit à petit, j’ai fait un BURN OUT !

 

 

J’ai été contrainte de ralentir, je ne parvenais plus à sortir la tête de l’eau. J’arrivais le matin en pleurs ne sachant par quelles taches commencer tellement c’était devenu ingérable. Je me tapais des crises d’angoisse, et lui, il demeurait zen, il se foutait de tout!
Je passais ma journée à ranger pour que ce soit nickel, lui restait 2h, il y en avait jusqu’au plafond et je devais sans cesse tout recommencer…
Moi j’essayais de tout anticiper les problèmes, les factures, les arrivages; lui faisait les choses au jour le jour…

 

 

Sauf que les fêtes de fin d’années arrivant, les choses ont empiré, j’étais dépassée, je recevais entre 2 à 4 palettes de marchandise par jour, en étant seule, avec les 3 téléphones sonnant non stop, les voleurs qui venaient nous piller à surveiller, les clients mécontents et relevant gracieusement ma pseudo « incompétence » à les servir rapidement… Le magasin était jonché de marchandises au sol, ça en était même dangereux, on ne pouvait plus circuler. Ma hantise : qu’un client ou un enfant se blesse. D’ailleurs, un matin, en ouvrant, je suis tombée et je me suis assommée contre un meuble!!!

Bref, voyant qu’on avait atteint le point de non retour, il a donc jugé que je n’étais plus assez productive et le gentil patron (en apparence) est devenu subitement un bourreau (un vrai pervers narcissique). Il s’est mis à me harceler, à me rabaisser, à me parler comme une merde devant les clients. Il m’a évalué pour mon entretien annuel avec un questionnaire dédié aux employés en Bac pro alors que j’ai plus de 15 ans d’expérience. Et pour couronner le tout, il m’a traité de voleuse car il ne trouvait plus des trucs et que les stocks étaient erronés (ce fut la goutte d’eau qui a fait exploser le vase)! Sauf que c’est le seul commerçant au monde à démarrer son inventaire annuel comptable mi-janvier et à le valider fin mars! Non, mais Allo la Terre, c’est un truc à effectuer en 24/48h, sinon, bien entendu que les stocks sont faux!!!

Bilan, j’ai craqué, j’ai demandé une rupture conventionnelle. Il a accepté à condition que ça ne lui coute rien (je précise que c’est un fils à maman millionnaire, il travaille juste pour se donner une consistance dans la vie, il m’en a pas besoin pour vivre).

 

 

 

J’ai donc dû me rabaisser à lui restituer ma prime obligatoire de départ en espèce pour obtenir les papiers nécessaires à ma réinscription au chômage (bonjour chantage, adieu 575€). Mais comme si cela ne suffisait pas, il m’a aussi prévenu en partant qu’il ferait en sorte que je ne puisse plus retravailler dans le métier, car « il connaissait tout le monde« , mon humiliation suprême pour avoir osé défaillir et quitter son entreprise !!! Le pire dans tout ça, c’est que je suis une personne ayant une éthique, je ne l’ai pas planté du jour au lendemain, je ne me suis pas mise en maladie en pleine période de fêtes, non! J’ai respecté les règles, effectué mon préavis, je me suis même investie jusqu’au bout pour finaliser tous les projets en cours et que les commandes clients soient honorées! Je me suis même déplacée chez des fournisseurs pour récupérer des articles durant mes jours de repos.
Au final, c’est hyper frustrant de se dire que si j’avais fait un banal abandon de poste, j’aurais été vachement moins pénalisée!

C’était en 2015, depuis, je ne suis effectivement jamais parvenue à réobtenir un CDI sachant qu’il continue depuis plus de 2 ans son travail de sape à mon égard… J’effectue donc des remplacements en CDD.

 

2016 – Vendeuse en mobilier de luxe

Après plusieurs mois de chômage nécessaires pour me refaire une santé après mon burn out, j’ai donc atterri dans une grande enseigne de mobilier chic pour un remplacement de 5 mois. L’équipe était sympa mais le travail inintéressant, régi par des règles stupides à appliquer scrupuleusement. Le lundi, tu imprimes les prix en bleu, le mardi tu les refais en jaune et le jeudi il faut changer la taille des étiquettes…

 

 

Tu rajoutes à cela le fait d’être obligé de s’habiller en noir (quelle horreur) et une manager qui te dit ouvertement qu’elle ne t’a pas choisi et qui prend plaisir à te faire devenir chèvre. Alors lorsqu’un CDI m’a été proposé, je l’avoue, j’ai fui. Impossible pour moi de travailler dans ces conditions sans retomber en dépression.

 

2016/2017 – Vendeuse déco cadeaux ludiques

Par chance, j’ai enchainé de suite sur un renfort d’un mois durant l’été pour une marque que j’adorais depuis toujours et que je connaissais bien l’ayant distribuée auparavant. J’avais formé précédemment la responsable, nous avions bossé ensembles chez le pervers narcissique, ça rapproche !
J’avais espoir d’obtenir un poste par la suite. Ce fut un pari osé que de refuser un CDI au profit d’un court CDD, mais il fut payant car la direction parisienne m’a rappelé 1 mois plus tard pour effectuer un autre remplacement. On m’a même promis un CDI, voir un poste d’adjointe. J’ai donc mis beaucoup d’énergie pour obtenir ce Graal. J’ai remplacé au pied levé tous les absents, gérés l’administratif, fait pleins d’heures supp.

Or 7 jours avant la fin de mon contrat, j’étais surprise de me voir au planning jusqu’à la fin du mois alors que je devais prendre des congés. J’ai été voir la responsable pour lui en parler et là elle m’a sorti « non mais c’est pas parce que tu es inscrite au planning que tu restes !!! Le siège veut embaucher un homme donc si t’as d’autres plans, rabats-toi dessus car ils ne t’embaucheront pas » ! J’étais furieuse d’avoir encore été prise pour une conne…

 

 

Dans mon malheur, il se trouve que durant mon CDD, la directrice de l’enseigne d’ameublement où j’étais précédemment me harcelait pour que j’accepte de revenir faire un remplacement dans son enseigne. N’ayant pas d’autres alternatives, j’ai accepté sa proposition (tout pour éviter le chômage) ! La connaissant bien, on a tout géré oralement. J’ai pris mes congés comme prévu. Sauf qu’une semaine avant de démarrer, un employé m’a appelé pour m’avertir que la directrice avait été mutée (assez violemment) et que mon contrat tombait donc à l’eau, nouveau directeur = nouvelle équipe…

Voilà pourquoi je me retrouve encore au chômage, en étant plutôt désespérée car Marseille est une « petite » ville et qu’en l’espace de 15 ans, j’ai fait le tour de la quasi-totalité des enseignes qui recrutent… Il ne me reste que 220 jours de chômage… Tic Tac Tic Tac…

 

Conclusion :

La question que je me pose à ce jour est : Comment faire abstraction d’autant de mauvaises expériences afin de parvenir à trouver ma place sur le marché du travail dans le contexte actuel ? Je ne rentrerai jamais dans les cases, je m’y refuse, cela va à l’encontre de ma déontologie. Je n’accepterai jamais de jouer un jeu pervers dans le simple but de garder ma place même si je suis consciente du fait que dans la jungle, la loi du plus fort demeurera inaliénable.  Une chose est sûre,  je n’ai jamais perdu espoir de tomber un jour sur une hiérarchie honnête et respectable, mais elle se fait vraiment attendre. Par contre, je ne fermerai jamais les yeux sur des conditions de travail intolérables encore aujourd’hui, une habitude qui tend malheureusement à se normaliser avec la persistance de la crise, et je continuerai à les dénoncer avec virulence, quoi que cela m’en coûte pour mon avenir…

 

Si vous les avez ratées :
Partie I
Partie II
Partie III
Partie IV

 

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Les tribulations d’une employée corvéable – Part IV – Eshop & concepts store

Après avoir encore été jetée violemment, je ne suis pas restée inactive bien longtemps, une quinzaine de jours tout au plus.

2011 – Intégratrice de contenu pour un Eshop

Après un entretien d’embauche à l’arrache (debout au milieu d’un couloir de 2m² dans lequel circulaient non stop 10 personnes), je décrochai un CDD à temps complet renouvelable pour un site web commerçant. Premier jour (en plein été), la bonne claque : nos bureaux étaient placés dans un grenier sans fenêtres ni clim au vue de la température insoutenable qui y régnait, avec 1,2m de hauteur sous plafond entrecoupé de poutres métalliques dont mon crâne a dû garder l’empreinte… Malgré ma petite taille, il fallait ramper au sol sur plusieurs mètres pour arriver au bureau. Assise, je frôlais le plafond!

Première question de mon nouveau boss en arrivant : « vous ne préfèrerez pas être auto-entrepreneur, ça m’arrangerait bien?». Bien tenté, mais non…

Je pense que je ne serai pas restée si je n’avais pas pu négocier d’être en télétravail. Je précise que mon nouveau boss avait 3 ans de plus que moi et qu’il était toujours dans les jupes de sa maman qui venait lui faire ses papiers tous les jours…

J’y suis restée 6 mois et partie malgré moi aussi précipitamment que ce que j’y étais arrivée. Voyant arriver la fin de mon contrat, alors qu’il restait encore pas mal de travail avant d’achever ma mission, j’en fis part au boss. Il me demanda de passer à la pause déj dans son bureau.
Comme convenu, à 12h, j’attendais debout devant le bureau, mon boss, avachi sur sa chaise, les pieds sur le bureau, me fit signe d’approcher, il était au téléphone. Il racontait sa vie en griffonnant de la paperasse, puis il m’a littéralement jeté à la figure une pochette avec des papiers. J’ai d’abord cru que c’était de nouvelles instructions car j’étais en plein milieu d’une importation de nouvelle marque pour l’Eshop. Mais en ouvrant, je vis mes papiers de fin de contrat et mon chèque de solde de tout compte. Ainsi, sans un mot, sans un merci, ni même un merde, il me fit un signe de la main me signifiant que je pouvais dégager, et sans interrompre sa passionnante conversation téléphonique, j’étais priée de quitter les lieux. Comme la vague impression de n’être qu’un kleenex jetable! Je n’ai même pas eu le temps de saluer mes collègues, ni même de récupérer mes affaires…

 

2012 – Chômage / Vendeuse pour un torréfacteur

Se retrouver au chômage au moment des fêtes de fin d’année, ce n’est pas drôle et pas évident de rebondir pour trouver un autre poste durant cette période. J’ai galéré durant plus de 2 mois. Et puis un matin, une de mes amies FB a eu la présence d’esprit de poster sur son mur une offre intéressante à laquelle je me suis empressée de postuler. C’était pour une torréfaction de café. Il faut savoir que mes grands-parents étaient fabricants de café en Afrique donc c’était un peu un retour aux sources. Le patron m’a rappelé dans la foulée. Durant l’entretien, j’ai appris que celui-ci venait d’enterrer son épouse et qu’il cherchait quelqu’un de confiance pour le suppléer. Il me fallait encore apprendre un nouveau métier, de nouveaux produits, mais j’étais prête à relever le défi pour m’en sortir. Après un essai, il m’a rappelé quelques jours plus tard pour me demander les informations en vue de me préparer un contrat en CDI ! Bingo ! De plus, il me prenait au black tous les WE de mars pour me former et que je sois rapidement opérationnelle. C’était trop beau pour être vrai.


15 jours plus tard, un gros dégât des eaux chez moi engendra ma perte. J’ai eu le malheur de tomber malade après avoir pataugé pieds nus dans de l’eau gelée, une grave infection me cloua au lit plusieurs jours. Sachant que cela était préjudiciable pour mon responsable car la gérante était en congés à l’autre bout du monde, je suis tout de même venue ouvrir l’établissement seule, avec 39,5 de fièvre, des vertiges et la sensation que j’allais tomber dans les pommes à chaque instant, donc j’ai demandé à partir plus tôt au vue de mon état. Ce fut traduit comme un manque de motivation de ma part et il me signifia qu’il n’était pas sûr de son choix quand à ma candidature et qu’il ne prendrait pas le risque de m’embaucher.

Voilà comment perdre 1 mois de recherche d’emploi alors que j’étais en toute fin de droit… Tic, tac, il ne me restait plus que 19 jours pour trouver un « con » qui veuille bien de moi…

 

2012 – Responsable concept store déco cadeaux

Par chance, j’ai vu une annonce correspondant à mes compétences sur le boncoin. Le lendemain (un dimanche), un fada m’appela pour me faire un pré-entretien. Cela fait plus de 5 ans et pourtant cet appel, je ne l’oublierais jamais tellement il était effarant! Un mec lourd, posant plus de questions sur ma vie privée (limite ma vie sexuelle) que sur mon parcours professionnel. J’ai presque failli ne pas aller à l’entretien physique tellement je ne le sentais pas, mais étant en fin de droits, je n’avais pas le choix.
Bizarrement, celui-ci s’est bien déroulé, c’était un entretien groupé à 4 personnes et après 30 minutes il vint me voir et me dit « vous êtes prise, je vous ai choisie parce que vous n’avez pas de vernis à vos ongles ce qui signifie que vous serez une bonne machine de guerre et pas une chochotte». Encore aujourd’hui avec le recul, je ne sais pas comment le prendre…

Je ne vous cache pas que l’implantation d’un nouveau concept store, c’est un travail de titan. Marseille est une ville difficile à appréhender car en centre ville les marseillais n’acceptent de faire leur shopping que dans 3 rues principales. Si tu as le malheur d’être positionné à 100 mètres, il faut vraiment se démener pour faire se déplacer les gens, et ça prend du temps ! Sauf qu’une semaine après l’ouverture, big boss constatant que le CA n’était pas à la hauteur de ses attentes est devenu comme fou. Impulsif, il vira ma responsable (sans la payer). 15 jours plus tard, un ancien employé faisant office d’adjoint, à bout de nerf, muté provisoirement contre son gré pour nous aider durant l’ouverture, démissionna après s’être battu physiquement avec lui… Je fus parachutée responsable (sans le salaire qui va avec) après 10 jours sauf que j’étais seule pour un concept store ouvert 7/7 jours, 10h/jour…

Je ne vous cache pas, qu’avec le recul, c’était le poste le plus intéressant professionnellement de ma carrière. Je devais gérer le magasin, les nouvelles marques, me rendre au salon Maison & Objets à Paris pour faire des sélections, j’ai dû créer un Eshop, je gérais mon planning comme je voulais, je pouvais être en télétravail certain jour, c’était plutôt stimulant comme environnement, mais le patron était un fou furieux. Heureusement, je ne le voyais qu’une heure par semaine, mais c’était une tornade. A chaque fois, nous avions droit à ses réflexions salaces, sexistes, ses gestes déplacés et le reste du temps, il appelait toutes les 10 minutes, 10h/jour. C’était insupportable, car il nous était impossible de tenir une conversation avec quiconque, ni de nous concentrer sur une tâche sans être interrompue non stop.


J’aurais pu tenir plus longtemps en prenant sur moi s’il n’avait pas, par un beau matin, décidé sur un coup de tête de prendre… un associé… qui n’était autre qu’un escroc. J’ai beaucoup d’instinct, je l’ai cerné en moins de 5 secondes et l’escroc l’a compris de suite. Il savait que je savais et à partir de là, j’étais devenue la personne à abattre. C’était une tâche simple, à cette période j’étais partiellement en télétravail pour l’Eshop donc pas sur place pour le surveiller et me défendre. Il a fait un vrai travail de sape qui m’a valu une convocation. Par chance, je ne suis pas naïve, je ne suis plus une débutante. Je ne me laisse pas faire, j’ai plus d’un tour dans mon sac. Je parais gentille, les imbéciles me prennent parfois pour une idiote, mais si tu me cherches tu me trouves! Telle une plante carnivore, si tu ne te méfies pas, je te bouffe tout cru !!! J’avais semé de fausses révélations pour voir comment les choses allaient être répétées et je n’ai pas été déçue du résultat. Ma supercherie a pris l’escroc au dépourvu, et j’ai pris beaucoup de plaisir à démonter tous ses pseudos arguments et à le mettre « à poil » devant big boss! Du coup, je n’ai pas été licenciée, il n’est pas parvenu à se débarrasser de moi. Mais je ne souhaitais pas entrer dans une situation de conflit permanent, pour sauver mes fesses, il fallait partir et vite. Car nulle doute qu’un jour ce connard allait voler de l’argent (déjà qu’il se servait dans le stock de marchandises) et que je serai en première ligne pour en assumer les conséquences.

 

A SUIVRE…

Si vous les avez ratées :
Partie I
Partie II
Partie III

 

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